En ce début d’après-midi du dimanche 24 Mars, nous avons publié cette photo un peu mystérieuse, vous indiquant que Toï Toï Toï était dans les locaux de l’AICOM (Académie Internationale de Comédie Musicale) de Créteil, mais sans vous donner plus d’explications.
Avec le titre de cet article que vous venez d’ouvrir, vous faites désormais le lien : nous avons eu le privilège d’assister, pendant quelques heures, à une partie de la troisième série d’auditions pour Le Tour du Monde en 80 Jours, le futur spectacle de Double D Productions.
Si Double D Productions ne vous dit rien, peut-être faut il plutôt vous parler des spectacles qu’elle a récemment portés à l’affiche : si l’on vous dit La Petite Fille aux Allumettes, et le fabuleux Tom Sawyer, vous voyez sans doute déjà beaucoup mieux.
On retrouvait déjà, aux manettes des deux dernières productions citées ci-dessus, un trio de créateurs : Ludovic-Alexandre Vidal, Julien Salvia et David Rozen. Plus qu’une association, c’est une véritable symbiose qui les unit et qui, manifestement, fait de leurs œuvres, à chaque fois, de véritables petits joyaux et des succès jamais démentis.
Ils sont à nouveaux réunis pour ce projet sur lequel ils travaillent ensemble depuis fort longtemps déjà : Ludovic-Alexandre Vidal au livret et aux paroles, Julien Salvia à la musique, et David Rozen à la mise en scène.
Et pour adapter cette oeuvre de Jules Verne, pas moins de 11 rôles titres sont à pourvoir (certains doublés même de personnages secondaires supplémentaires). Il s’agit de trouver chez les hommes Philéas Fogg, Passepartout, Fix, Thomas Flanagan, Le Maire de San Francisco, Le guide Parsi et Andrew Speedy, et chez les femmes Aouda, Miss Moris, La Reine Victoria et enfin l’employée du bureau de placement.
Nous arrivons, à ce stade, presque à la fin des auditions. Sur les 1300 dossiers reçus, les 3 complices ont déjà auditionné 677 personnes en tour libre, se rendant également dans la plupart des écoles de comédies musicales de la région parisienne pour découvrir de nouveaux talents. 365 personnes retenues ont ensuite été auditionnées en danse, puis 152 sur le matériel (c’est à dire avec des chansons et des scènes de comédie du spectacle). La troisième phase d’auditions à laquelle nous avons assisté aujourd’hui regroupe les 71 dernières personnes qui ont retenu l’attention des créateurs. Là aussi, il s’agit d’un travail avec le matériel, avec des demandes et des attendus encore plus grands.
Les candidats auditionnés arrivent selon un planning établi, en ayant préparé chansons et scènes de comédies pour le rôle dans lequel les créateurs les ont précédemment sélectionnés. Nous aurions pu demander aux candidats le droit de les photographier pour illustrer notre article avant l’audition, mais pour ne pas rajouter une pression supplémentaire inutile, nous avons préféré ne pas faire d’image. En revanche, nous avons vu et entendu beaucoup de choses, et de belles choses déjà !
Chaque candidat est accompagné au piano par NIMA, un pianiste à l’immense talent, qui transpose sur demande la partition en fonction des demandes. Impressionnant !
Parmi les personnes auditionnées, nous avons donc pu découvrir 1 Fix, 2 Fogg (dont l’un sera même sollicité pour aller également préparer au pied levé une scène dans le rôle de Flanagan suite à un essai voulu par l’équipe), 1 reine Victoria, 2 employées du bureau de placement, 1 Aouda et 1 Maire de San Francisco.
Et, force est de constater que le niveau est déjà très, très élevé, tant en chant qu’en comédie. Mais ce qui est le plus impressionnant sans doute, c’est de voir à quel point, sur sollicitation et avec les conseils bienveillants de l’équipe, un candidat parvient à amener plus de grandeur et de sincérité à son personnage, lui donnant déjà presque vie.
Chaque recommandation d’un des membres de l’équipe permet au candidat d’ajuster sa prestation et de satisfaire plus encore au rôle qu’il entend interpréter. Qu’il s’agisse de se montrer plus expressif, de tempérer l’énergie de sa voix pour permettre un crescendo plus régulier jusque vers l’envolée finale, de moins marquer les « e » muets, d’essayer de changer de tonalité, de prendre une voix plus lyrique pour donner plus de profondeur et de solennité à son personnage… Tout est déjà fait comme si l’on était sur scène, et nul doute que les 3 complices transposent déjà ce qu’ils voient et entendent dans l’univers qu’ils ont imaginé.
Bienveillance, et gentillesse. Toujours. Avec pour unique but de proposer au candidat une direction qui permettra de donner le meilleur de lui même.
Pendant les scènes de comédie, le trio donne la réplique. Et l’on perçoit le plaisir jubilatoire que prend Ludovic-Alexandre dans cet exercice, avec une mention spéciale quand il interprète Miss Moris.
Les musiques entendues, même si ce n’est forcément qu’un très petit extrait du spectacle, sont entraînantes et les mélodies très soignées. Quant aux paroles, elles filent à merveille sur cet océan de notes aux multiples envolées. L’interprétation au piano peut être trompeuse, mais on perçoit parfois une atmosphère un peu américaine, sonnant presque ragtime. Ailleurs, c’est une merveilleuse ballade qui nous entraîne dans le voyage personnel et émotionnel de Philéas Fogg lorsqu’il comprend qu’il est amoureux…
Car oui on parlera aussi beaucoup d’amour lors de ce Tour du Monde. De remords, de regrets, d’émotions aussi avec Aouda. Et on rira beaucoup aussi. Ca, vous pouvez déjà en avoir la certitude !
Pendant les prestations, le jury prend quelques notes, échange discrètement quelques impressions qui serviront à orienter ensuite une demande particulière auprès du candidat. Avec à chaque fois, un sourire, un mot rassurant, préférant susciter un échange constructif sans imposer une demande de but en blanc. On sent une vraie relation de confiance et un respect réciproque.
Impossible de vous dire si parmi les candidats auditionnés nous en retrouverons sur scène lors de la première. Mais vraiment, pour certains, on le souhaiterait vraiment. L’avenir le dira.
Le spectacle devrait commencer à se jouer en décembre 2019 avec une tournée en province, avant d’intégrer une salle de spectacle parisienne, théoriquement en février 2020. Pas encore de certitude absolue sur le nom de cette dernière même si on espère et imagine tous la même possibilité…
En revanche, avant de nous séparer, le trio a officialisé une information qui ne l’était pas encore formellement : leur précédent spectacle, Tom Sawyer, reviendra bel et bien pour une troisième saison à Mogador à la rentrée, et fera même escale à l’Olympia pour les fêtes de Noël. Elle est pas belle, la vie ?
Un grand merci à Ludovic-Alexandre, Julien, David, Nima, Eloïse, ainsi qu’au personnel de l’AICOM pour leur accueil. Nous avons passé un moment rare en votre compagnie. A très bientôt pour avoir le bonheur de découvrir Le Tour de Monde en 80 Jours sur scène.