Effervescence et foule des grands jours ce lundi 19 Juin 2023 devant le prestigieux Théâtre Edouard VII, choisi comme écrin par les créateurs de Molière l’opéra urbain pour accueillir le showcase du spectacle qui sera à l’affiche du Dôme de Paris à partir du 11 Novembre 2023.
Un rendez-vous quasi incontournable, attendu tant par l’équipe du spectacle que par les privilégiés qui ont reçu le fameux sésame permettant d’y accéder. Il faut dire que le projet suscite depuis des mois l’intérêt des médias comme du public, au gré des révélations, des premiers clips et singles dévoilés, des interviews publiées et des informations partagées sur les réseaux sociaux.
Ce soir, le nouveau spectacle de Dove Attia, mis en scène par Ladislas Chollat, chorégraphié par Romain R.B et scénographié par Emmanuelle Favre entre dans une nouvelle ère.
A disposition à l’entrée du Théâtre, et même distribué dans la salle par des danseurs faisant office de crieurs (on apprendra d’ailleurs un peu plus tard que les crieurs feront partie intégrante du spectacle), la Gazette Culturelle de 8 pages permet au public de patienter, d’en apprendre plus encore sur l’aventure à venir, et même d’avoir accès à certaines informations exclusives que nous choisissons ici de pas encore dévoiler pour vous en ménager la primeure dans le déroulé du showcase…
Utile, informatif, complet et joliment mis en page, il atteint ses objectifs et restera, à coup sûr, un précieux souvenir de cette soirée.
La salle se remplit et la température monte, au sens propre comme au figuré.
20H00, la lumière s’éteint dans la salle, les applaudissements commencent à fuser et le rideau se lève enfin.
Sur scène, des caisses en bois et 4 chaises tapissées de velours entourent le plateau. Le showcase commence par la projection du dernier clip, sorti début mai, Rêver j’en ai l’habitude. Nous le partageons avec vous ici pour vous permettre de vous immerger encore plus dans l’événement.
Salve d’applaudissements, le rideau se baisse, et une musique de chambre aussi ample que généreuse emplit la salle. Les frissons parcourent l’assemblée. Le rideau se lève à nouveau sur une chanson clé du spectacle, avec la révélation qui lui est associée, et non des moindres, Je m’appelle Jean-Baptiste, interprétée par celui qui tiendra le rôle titre, PETiTOM !
Les applaudissements généreux saluent tant la révélation à présent officielle que la formidable prestation de notre futur Molière, magistralement accompagné par le reste de la troupe présente ce soir !
C’est au tour des créateurs du spectacle, Dove Attia et Ladislas Chollat de rejoindre la scène et de présenter les artistes qui tiendront les rôles principaux : Lou (Armande Béjart), Shaïna Pronzola (Marquise), Morgan (Madeleine Béjart), Vike (Louis Béjart), Abi Bernadoth (le Prince de Conti) et donc PETiTOM (Molière). Il ne sera pas présenté tout de suite, mais les plus perspicaces l’auront tout de suite reconnu, David Alexis fait également partie du cast. Il incarnera le père de Molière (Jean Poquelin), et cela nous réjouit au plus haut point.
Avant de remercier les partenaires qui ont permis la création de ce spectacle, Dove Attia revient brièvement sur la genèse du projet, expliquant que Jean-Baptiste Poquelin s’est littéralement imposé à lui, car, finalement, si les gens connaissent l’oeuvre, peu connaissent l’homme dont la vie a été absolument extraordinaire, dans tous les sens du terme. Pour cet amoureux des histoires dans l’Histoire, des destins hors du commun, c’était devenu une évidence : il fallait faire un spectacle sur Molière.
Il annonce alors 3 chansons à venir : L’ivresse de la vie, interprétée par Morgan et Vike (évoquant l’histoire de Madeleine Béjart et la condition de la femme dans la société de l’époque), puis Moi je veux, interprétée par Lou, Morgan et Shaïna (illustrant la révolte sur cette condition féminine) et enfin Tu finiras par tomber interprétée par Vike et PETiTOM.
Ladislas Chollat reprend brièvement la parole pour présenter les danseurs présents ce soir et pour annoncer qu’une chanson va précéder les 3 autres évoquées plus haut, Regardez-moi, interprétée de manière intimiste en acoustique par Abi Bernadoth accompagné par l’ensemble de la troupe. Nous partageons avec vous un extrait de cette prestation en vidéo, ainsi que des photos des différentes autres prestations, toutes plus intenses les unes que les autres et chaque fois saluées par des applaudissements plus que nourris.
La troupe quitte la scène sous de nouvelles ovations alors que la Ladislas Chollat et Dove Attia la rejoignent pour évoquer l’univers créatif du spectacle, avec une mise en avant toute légitime d’Emmanuelle Favre (Molière 2023 de la scénographie pour Starmania) qui signera la scénographie du spectacle et de Jean-Daniel Vuillermoz qui sera le créateur costumes. Et de compléter leurs mots en images en projetant les dessins de travail des uns et des autres. Et là, on ne peut être que subjugué par ce qu’on découvre. Nous savions déjà qu’il s’agirait d’un très grand spectacle, mais les images qui passent devant nos yeux dépassent encore ce que nous avions pu imaginer.
Les décors passeront par un théâtre dit en chantier représentant les différents lieux parcourus par la troupe (au départ itinérante), les différents endroits où elle sera accueillie par ses protecteurs (le Duc d’Epernon puis le Prince de Conti), la prison dans laquelle séjournera Molière… Après avoir rencontré le Roi Louis XIV, la troupe disposera enfin de son propre théâtre (dont les éléments constitutifs mêleront classique et modernité pour enrichir la mise en scène), puis le spectateur arrivera à Versailles, avant pour ainsi dire de se retrouver lui-même sur scène, avec les comédiens, alors que le « théâtre se retourne » comme se plaît à le préciser malicieusement le metteur en scène. La promesse est absolument éblouissante et fabuleuse.
Les costumes ne sont pas en reste. Tous ont une base moderne constituée d’un uniforme sur lequel viennent se superposer des éléments colorés classiques nous plongeant de plus en plus dans l’époque à mesure que file le spectacle. On parle là de plusieurs centaines de pièces. Cela promet d’être grandiose.
Dove Attia reprend la parole pour exposer, pour ainsi dire, sa note d’intention, avec pour objectif principal, la volonté d’intégrer toutes les scènes de comédies dans les chansons, afin que le spectacle soit entièrement chanté, comme dans un opéra. Il explique qu’il y aura des chansons à grande envolée mélodique, et des chansons narratives où les personnages se répondront en rappant, en slammant, en chantant, afin de créer une réelle dynamique (d’où le terme d’opéra urbain). Il revendique pleinement s’être inspiré du musical Hamilton qui a été pour lui une véritable révélation. Il ne s’agit bien évidemment pas de le copier, mais de faire en sorte de transposer ses caractéristiques dans le paysage musical français. Et forcément, on brûle déjà d’envie de pouvoir entendre des alexandrins de Molière slammés, rappés, scandés, puisqu’au final, ils s’y prêteront pour ainsi dire naturellement.
Afin de nous donner un exemple de ces chansons narratives, une partie des chanteurs rejoint la scène pour interpréter Molière chef de troupe, aux côtés de David Alexis qui campe, de manière exceptionnelle pour ce showcase, Charles Dufresne, qui cherche un successeur.
« – Nous sommes à nouveau vagabonds, nous devons prendre des décisions,
sans protecteur, nous ne pouvons survivre, Charles, quelle est la voie à suivre ?
– Charles, Charles, nous allons tous à la dérive…
– Plusieurs personnes m’ont rapporté que le Langu’doc a été épargné
on y organise des festivités, Charles, et si on y allait ?
– Charles, Charles, montre nous la voie à suivre.
– Chez amis, écoutez et comprenez mon temps est passé et je suis très fatigué
cette troupe que j’ai créée Je n’peux plus la diriger
il est temps pour moi de me retirer… »
S’en suit la magnifique interprétation de Shaïna Pronzola, alias Marquise, s’adressant à Molière qui vient de perdre son fils. Ne dis rien, une chanson poignante où la hauteur de voix atteinte par l’artiste ne trouve d’équivalent que dans ses basses absolument incroyables. L’émotion dans la salle est immense face à cette voix splendide, et il est certain que des larmes ont coulé.
Le temps de la dernière chanson est déjà arrivé. Elle avait ouvert la soirée en clip, elle revient dans une interprétation magistrale de l’ensemble de la troupe. C’est là, sans aucun doute, le moment le plus abouti et le plus travaillé de ce showcase, ce qui laisse déjà présager la qualité du spectacle qui nous attend. Ce tableau a été chorégraphié par Romain R.B, fondateur de la RB Dance Company et créateur du formidable STORIES dont le succès ne se dément pas (le spectacle sera de retour au 13ème Art la saison prochaine et partira également en tournée). Il est le chorégraphe du spectacle, et on ne pense qu’il y avait de meilleur choix possible face au défi titanesque à relever. Découvrez Rêver j’en ai l’habitude. Attention, on atteint ici l’excellence !
Comme vous avez pu l’entendre, c’est sous les cris et les ovations que le public a conclu cette ultime prestation. Nous étions déjà plus que séduits par le projet ambitieux et novateur de Dove Attia dès l’annonce de ce Molière et de ses caractéristiques intrinsèques clairement revendiquées. Au fil et des mois, des révélations, des découvertes, nos sentiments n’en avaient été que renforcés. Et ce showcase absolument incroyable confirme toutes nos impressions. La troupe et les talents qui la composent est exceptionnelle.
C’est avec une impatience non dissimulée que nous attendons le 11 Novembre prochain pour découvrir enfin, au Dôme de Paris/Palais des Sports, ce spectacle qui s’annonce déjà fabuleux. Nous avons déjà pris nos billets depuis très, très longtemps, pour pouvoir dire « j’étais à cette première de Molière l’opéra urbain, ce spectacle qui a révolutionné le paysage français du spectacle musical en 2023 » !
Bravo a toutes celles et ceux qui ont permis la réalisation de ce formidable moment de partage.