Depuis notre précédent article, rédigé suite au showcase du 19 Juin dernier, l’aventure du très attendu Molière, l’opéra urbain n’a cessé de s’écrire. De plateaux télé en répétitions estivales dans un grand centre culturel de région parisienne, la troupe n’a compté ni son temps, ni son énergie.

Une nouvelle étape, ô combien capitale, a été franchie avec une résidence d’une dizaine de jours dans la salle qui accueillera le spectacle en Novembre prochain, le Dôme de Paris / Palais des Sports. Et cette fois-ci, il ne s’agit plus de se figurer l’espace scénique comme en juillet dernier, puisqu’à leur arrivée, les artistes et toutes les équipes ont pu découvrir le fabuleux décor conçu par la scénographe, Emmanuelle Favre.
Les plus curieux avaient bien tenté de le deviner parmi les images ou vidéos partagées sur les réseaux sociaux, mais le secret était resté bien gardé, jusqu’à cette ultime journée de résidence, le mercredi 6 septembre. En effet, plusieurs médias nationaux et une centaine de fans de la première heure ont eu le privilège de venir partager cette journée au côté de la troupe et de l’équipe créatrice du spectacle. Un moment d’absolu privilège que nous n’aurions manqué pour rien au monde.
10H30, nous voici devant les portes de la salle qui ne vont plus tarder à s’ouvrir…

Nous prenons place et pouvons enfin découvrir une partie de ce décor que nous avions déjà tant cherché à apercevoir : un grand drapé beige habille le haut et les cotés de la scène, et on devine des passerelles à cour et à jardin. De nombreuses caméras sont dispersées dans la salle. Il ne s’agit pas uniquement de celles des journalistes présents : l’équipe profite également de cette journée pour tourner des images qui serviront, entre autre, à la réalisation du teaser.

Rapidement, Dove Attia, créateur du spectacle, et Ladislas Chollat, metteur en scène, rejoignent le plateau pour nous remercier de notre présence (même si tout le monde s’accorde à dire que c’est surtout à nous de les remercier de nous avoir conviés à partager ces moments uniques où le spectacle s’écrit). Ils nous présentent le programme de cette journée. Pour commencer, une conduite de l’acte 1. Ce terme est privilégié à celui de filage car il reste encore énormément de choses à travailler, tant sur le plan artistique que technique, et qu’on est encore bien loin de ce que sera le spectacle.  De plus, la représentation risque d’être très souvent stoppée, pour mille et une raisons. Cette conduite, outre le fait de permettre aux artistes de répéter dans des conditions approchant celles du spectacle, en costume, dans le décor, au milieu des lumières et avec un premier public, permettra également à l’équipe de s’assurer de la bonne compréhension de l’histoire. Présenter ainsi cette première étape, même encore non aboutie, à des personnes qui la découvrent, permet un recul dont les créateurs, qui travaillent depuis plus de deux ans sur ce spectacle, ne disposent plus. Puis, les artistes viendront à notre rencontre avant d’aller déjeuner. L’après-midi sera consacré au travail sur 3 tableaux de l’acte 2 : Les Précieuses Ridicules, Moi je veux et Versailles. Salve d’applaudissements alors que le premier top est sur le point d’être donné pour lancer le pré-show…

Consigne nous a été donnée de ne photographie et/ou filmer que les 5 à 10 premières minutes de cet acte 1, ainsi que le tableau avec le Roi. Ce qui est déjà un magnifique cadeau. Mais nous sommes terriblement tiraillés entre le fait de vouloir partager le plus de choses possibles avec vous et celui ne pas vouloir non plus trop en dévoiler. Un dilemme cornélien au pays de Molière… est-ce un comble ?
Après mûre réflexion, nous avons choisi de privilégier finalement les mots, les photos, et de ne mettre qu’un très court extrait qui saura, nous en sommes certains, déjà susciter pas mal d’émotions.

Nous vous avons parlé de pré-show, et pour le coup, c’est une première chose que nous décidons de ne pas spoiler. Sachez seulement qu’avant le début du spectacle sur scène, il y aura beaucoup d’animation dans la salle…

Dès le début du spectacle, et tout au long cet acte 1, malgré les réserves et les précautions premières de l’équipe de création, les spectateurs présents ont été subjugués par la qualité artistique générale de tout ce qui nous a été présenté. Le décor, manuellement ou électriquement évolutif, est absolument fabuleux, les jeux de lumières déjà incroyables venant le sublimer à chaque instant. L’utilisation d’un écran led sur certains tableaux est faite avec soin et parcimonie, complétant ce décor sans jamais venir l’écraser. Les costumes sont somptueux, les perruques tantôt hyper réalistes, tantôt totalement folles sont un véritable régal. Les chorégraphies sont extrêmement dynamiques, synchronisées et millimétrées. Et ces voix, parfaites, mêlées à une interprétation déjà si convaincante et fluide !

Comme annoncé, Ladislas Chollat interrompra de nombreux tableaux pour de multiples raisons : un rideau qui ne s’ouvre pas comme il faudrait, un placement à améliorer, un souci technique… Omniscient et omnipotent, il fait preuve d’une douceur infinie et s’adresse à tous, artistes, costumiers, techniciens, avec un absolu respect en commençant toujours sa phrase par « les amis ». Ces interruptions ne gênent en rien le chanceux public présent, ravi de pouvoir assister à ce moment tellement riche et privilégié où le spectacle continue à se construire, à s’améliorer.

Caractéristique affichée dans ce spectacle et totalement revendiquée : l’humour omniprésent, renforcé par une foule d’anachronismes. Qu’ils soient verbaux, vestimentaires, ou de quelconque autre nature, ils surprennent et apportent une véritable modernité, permettant dans le même temps de sublimer les tableaux d’émotion pure (un grand coup de cœur pour l’échange épistolaire entre Molière et son père).
C’est la seconde fois que Dove Attia s’attaque à l’exubérance de Monsieur, frère du Roi. Si Christophe Maé avait eu un peu de mal à accepter son interminable perruque, David Alexis le pousse dans ses tous derniers retranchements d’excentricité. Et c’est à mourir de rire…

Nous n’avons pas vu le temps passer en accompagnant Molière dans ses différentes rencontres et sa lente ascension vers les sommets qu’une superbe surprise visuelle viendra illustrer à la toute fin de l’acte 1.
Dans la salle, les applaudissements fusent et l’émotion est partout palpable. Bien qu’encore en construction, nombreux sont celles et ceux qui soulignent un travail déjà très largement abouti. Et les créateurs peuvent être rassurés, à aucun moment on ne perd le fil de l’histoire. Les protagonistes sont à chaque fois très adroitement présentés et restent parfaitement identifiables.
Récompense de cette matinée de travail, toute la troupe vient sur scène comme pour le salut final et reçoit les félicitations nourries d’un public déjà conquis.

Il était prévu que le temps suivant, la rencontre entre les spectateurs et les artistes, ne dure pas trop longtemps, car ces derniers devaient aller manger avant la reprise des répétitions sur l’acte 2 l’après-midi. Peine perdue, tant les uns et les autres ont ressenti le besoin de se retrouver et d’échanger. De jolis moments immortalisés à coups de selfies, d’autographes et de gestes pleins de tendresse.

C’est aussi l’occasion pour les médias présents de réaliser des interviews. Il est 12H45 quand il nous est demandé de quitter la salle pour permettre aux artistes d’aller déjeuner. On nous attend dans une heure pour les séances de travail sur les 3 tableaux de l’acte 2 évoqués plus haut. La salle doit être libérée à 16H00.

Nous rentrons à nouveau dans le Dôme de Paris vers 13H45 pour assister au troisième temps de cette journée riche en émotions. Chacun des 3 tableaux sera joué à plusieurs reprises, sous la direction et les conseils avisés du metteur en scène. Romain R.B intervient aussi parfois pour aiguiller certains danseurs dans leurs postures, leurs déplacements. Les prises de vues se multiplient, en caméra fixe, avec une louma ou une steadicam. Il s’agit de sublimer chaque scène, de rendre l’ensemble naturellement fluide et harmonieux. Toujours avec la même gentillesse, Ladislas Chollat dirige ses troupes, artistes comme techniciens, pour arriver à l’attendu, ou du moins s’en approcher le plus possible. Morceaux choisis en photos, et on vous promet que le live sera encore bien plus fort !

Le dernier tableau travaillé aujourd’hui, Versailles, demande une mise en place assez longue et complexe qui aura nécessité plus d’une dizaine de minutes de travail aux techniciens présents. D’où l’interrogation légitime de Ladislas Chollat qui se demande comment le réduire à la minute et demie dont il disposera durant le spectacle…
Pour conclure ces 10 journées de répétitions, il aura un mot pour chaque personne de l’équipe qu’il remerciera chaleureusement. Une magnifique empathie et un profond respect qui suscite le nôtre en retour.
Nous l’avons déjà dit et nous le répétons, avoir pu assister à cette journée de travail a été pour les personnes conviées un inestimable cadeau. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont permis que cela soit rendu possible. Et nous félicitons toute la troupe et les équipes associées pour l’immense qualité de ce que nous avons découvert en avant-première.
Nous étions impatients de voir arriver Novembre, et nous le sommes encore bien plus encore maintenant.

by Franck
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