Cirque de Paname : en immersion dans Le Monde de Jalèya
A J-1 de la Grande Première, Toï Toï Toï a eu le privilège d’assister à l’ultime répétition générale du tout premier spectacle de Cirque de Paname : Le Monde Jalèya, sur l’hippodrome de ParisLongchamp.
Le temps a passé depuis le showcase du 12 juin 2019 et la révélation (retrouvez l’article en cliquant ici ). En 5 mois, le travail a été absolument considérable afin d’être prêt pour l’échéance tant attendue du 14 Novembre. Confection des costumes, des décors, des perruques, enregistrement des bandes sons, créations des lumières, des projections, montage de la scène, répétions dans les studios d’Aubervilliers, premières promos, montage du dôme… Un rythme plus que soutenu, avec, pour le créateur, Ludovic Marcato, le bonheur absolu de voir son rêve enfin devenu réalité.
Des étapes que les équipes de communication du spectacle ont su partager, avec un enthousiasme débordant, sur les réseaux sociaux, et tout particulièrement instagram. Petit florilège de ces instants où chacun a pu vivre, presque de l’intérieur, l’aventure en construction.
Crédit Photos : compte Instagram Cirque de Paname
De belles photos immersives, complétées par de riches vidéos.
Nous ne résistons pas au plaisir de partager avec vous celle du premier jour des répétitions.
Si nous étions déjà en haleine à l’idée de découvrir enfin ce spectacle, les mois passés n’ont fait que renforcer ce sentiment. Mais juste avant de partir enfin à la conquête du Monde de Jalèya, posons à nouveau les jalons de ce spectacle absolument hors norme.
Oliver est un jeune garçon curieux. Dans un étrange grenier, il découvre un coffre rempli d’objets. Parmi eux, une lampe à huile aux pouvoirs mystérieux lui ouvre les portes du Monde de Jalèya.
Accompagné du guide Knosios, Oliver devra traverser des territoires fantastiques, rencontrant les créatures qui le peuplent. Pour en sortir, il devra parcourir les royaumes des éléments de la nature : Terrëa, Fyrön, Eaulus et Airya.
Parfois avec humour, parfois avec peur ou maladresse, il ira de surprises en surprises.
Entre réalité et illusion, Oliver devra trouver le chemin de sa vérité…
Et pour accueillir ce spectacle, un lieu également hors norme : un gigantesque Dôme installé sur l’Hippodrome de ParisLongchamp.
C’est parti, venez avec nous à la découverte du Monde de Jalèya !
A notre arrivée sur l’Hippodrome de Parislongchamp en milieu d’après midi, nous découvrons donc ce dôme qui trône fièrement au milieu de cet immense espace. Venant de grande couronne, c’est, il faut le dire, un vrai bonheur de pouvoir stationner, gratuitement qui plus est, si prêt du lieu même du spectacle.
Tout autour du Dôme, c’est l’effervescence : une myriade de camions, d’engins de chantier, de livreurs, finissent de mettre les dernières touches pour pouvoir accueillir, dans quelques heures, un public attendu nombreux. Deux laveuses feront au mieux pour nettoyer le porche du Dôme, les conditions climatiques de ces derniers jours ayant rendu le terrain particulièrement gras. La nuit tombe peu à peu, entourant le Dôme d’une pénombre qui le rend encore plus imposant et mystérieux. Il est temps de rentrer dans l’espace d’accueil.
Petit aperçu de cet espace d’accueil avant l’arrivée du public. Chaleureux, avec des petits coins salons disséminés ça et là, il permet d’attendre agréablement l’ouverture de la salle. On y trouve également le vestiaire, le stand merchandising, un bar (un second sera fonctionnel dès demain), le photocall, et un immense écran sur lequel est projeté le Visuel du Monde de Jalyèya. Une musique d’ambiance et des jeux de lumières terminent d’habiller le tout pour nous plonger, peu à peu, dans l’univers que nous allons bientôt découvrir. Une sorte de sas entre le réel et le rêve…
20H00, les portes s’ouvrent sur la salle de spectacle, et le public est invité à y accéder. La magie est sur le point de commencer.
Après les recommandations d’usage, Alexandre Faitrouni, alias Oliver, ouvre le spectacle. Et d’entrée, on a l’impression de revoir cette bande annonce qu’on a tant de fois visionnée. Cette caisse qu’il ouvre, l’arrivée de Knosios (Sébastien Sfedj), et ce départ pour le Monde de Jalèya. Mais, forcément, tout est ici bien plus théâtralisé et grandiose, avec un voyage en montgolfière absolument saisissant. Fumée, vent, projections vidéos, jeux de lumières… D’emblée, on en prend vraiment plein les yeux.
Commence alors le parcours initiatique d’Oliver dans le Monde de Jalyèa, à travers les royaumes des éléments. Et là, il faut bien l’avouer, la tâche qui consisterait à vous conter comment tout cela se passe et s’organise est absolument impossible à atteindre, tant nous sommes dans l’onirisme, la magie, et l’émotionnel. Ne comptez pas sur Knosios pour accompagner une trame narrative : il parle un langage que lui seul comprend. Quant à Oliver, lui-même, il se laisse emporter par cette vague d’univers qui le submerge littéralement, se montrant le plus souvent fasciné et silencieux.
C’est d’ailleurs, sans doute, ce qui fait en partie la force de ce spectacle. A chacun de prendre part au rêve, et de construire le sien à travers l’aventure d’Oliver.
Il faut juste se laisser aller, emmener, transporter.
Dans chacun des mondes visités se succèdent de magnifiques tableaux, dansés et accompagnés par les prouesses des artistes circassiens dont le niveau est vraiment époustouflant. On retrouve, entre autre, la slackline (Louis Boniface et Giovanna Petrucci), le mât aérien (Mathieu Sennacherib, Piotr Kopacz, Julien Seijo), le trapèze fixe (Duo Waz’O), la sangle bungee (Yohann Benhamou), la planche et le mât (cirque La Compagnie) ou encore le très impressionnant numéro de sphère aérienne (Julie Demont).
A chaque fois, la mystérieuse Mërya (Aurélie Giboire) personnifie ces éléments, les incarne même, sans qu’on puisse jamais savoir le fond de ses pensées. Mais sa rencontre avec Oliver ne pourra la laisser indifférente…
Qu’il soit inquiétant ou plus rassurant, chacun de ces mondes est au final féérique. Pour Oliver, certes, mais aussi pour le spectateur qui se laisse entraîner dans ce tourbillon de beauté et d’émotions. Vivre Le Monde de Jalèya ne peut se faire que par le ressentir et s’y perdre entièrement.
La scénographie est vraiment très aboutie, et on aurait bien du mal à dire, au final, le tableau qu’on a pu préférer. Les nombreux effets techniques (fumée légère et fumée lourde, vent, jeux et rideau d’eau,…) apportent une dimension encore plus poétique au spectacle sans jamais s’y substituer. C’est un savant dosage, finement réalisé.
Les projections sur « l’arbre origamique » sont splendides, évoquant tantôt les mondes traversés, tantôt plutôt des émotions de manière métaphorique. Il ne deviendra arbre qu’en toute fin de spectacle, avant d’arborer (justement) les visages de l’équipe dans le final. Un joli clin d’oeil.
Les costumes sont magnifiques, habillés par des lumières qui viennent encore les mettre en valeur, voire qui jouent avec eux en envoyant, par exemple, des reflets dans l’ensemble de la salle (les masques de lions). On aurait bien du mal à les compter et on imagine l’exploit en coulisses pour en changer. Les perruques sont aussi très impressionnantes, qu’elles soient longues à n’en plus finir, tressées, agrémentées de plumes, ou encore cotonneuses et lumineuses.
On vous le confirme, le spectacle est effectivement en odorama. Ponctuellement, on sent une odeur agréable nous envelopper, agissant sans doute au passage sur notre inconscient. Cela dit, on serait bien incapable de vous dire s’il y avait des fragrances différentes, mais cela reste très agréable.
Les chorégraphies sont riches et très variées. Les entrées sur scène se font des coulisses, bien évidemment, mais aussi du plafond du Dôme, et très souvent depuis la salle, plongeant le spectateur au milieu de l’action.
L’équipe des créateurs avait parlé d’immersion. On peut dire que le pari est gagné !
Si une partie des musiques du spectacle est enregistrée sur bande, une autre partie, très conséquente, est interprétée par des musiciens LIVE qui accompagnent les voix puissantes de Tatiana Matre et Ayvin. Cela apporte, incontestablement, une dimension plus chaleureuse, dynamique et dramatique à l’ensemble du spectacle.
Le défi était élevé. Les promesses étaient nombreuses. Et, légitimement, les attentes également, au risque d’être déçu. Mais on peut vous l’affirmer maintenant : Le Monde de Jalèya par Cirque de Paname marquera de sa griffe le Monde du Spectacle Français.
Vous entendrez Alexandre Faitrouni chanter… un peu. Mais vous le verrez rêver, beaucoup. Vous comprendrez quelques mots dans la bouche de Knosios… 3, pas plus. Et pourtant vous attendrez chacune de ses prises de paroles avec impatience. Vous frissonnerez devant les performances des circassiens qui vous entraîneront dans leur univers sans jamais vous laisser indifférents. Vous vous laisserez envelopper par les notes, les chants, les lumières et les nuages de fumée. Et lorsque vous regagnerez l’espace d’accueil, vous vous direz sans doute, vous aussi, que vous avez rêvé.
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