L’essentiel de la présentation introductive a consisté en un récapitulatif des origines de « Grease » et de ce qui fait la singularité et l’intemporalité de cette histoire incontournable : une histoire de premières fois dans tous les domaines de la vie, du passage de l’adolescence à l’âge adulte et de la société américaine du début des années 60, qui influence tant la nôtre.
C’est avec « Grease is the word » que le showcase a débuté. Une collégiale particulièrement dynamique, tirée du générique du film, qui pose le rejet des conventions au centre du contexte de l’histoire. L’attrait premier de ce tableau est l’ensemble visuel et l’harmonie auditive qu’il nous offre : chaque interprète est mis en lumière et évolue sur scène dans une chorégraphie pétillante qui met en valeur la vivacité des couleurs de son costume. On ne peut que saluer le brillant travail d’Arno Bremers qui a su renforcer le peps des mouvements par des couleurs qui accrochent le regard et correspondent à merveille au décor pétillant associé à ce tableau, ainsi que par des coupes et des textures qui embellissent la gestuelle des artistes et l’accompagnent.
C’est ensuite dans un autre registre plus sentimental que nous avons été entrainés grâce à Alyzée Lalande qui nous a interprété « Je ne peux me passer de nous », interprétée en français et traduite depuis le titre original « Hopelessly devoted to you ». La traduction permet de comprendre dès la première écoute tous les enjeux sentimentaux du titre ainsi que la situation avec Danny et le conflit que ressent l’adolescente entre son éducation et ses sentiments. De plus, si le contraste avec l’aspect ‘originel’ produit par le premier titre en version anglaise peut interpeller un spectateur tatillon, cela permet néanmoins de diversifier les sonorités tout au long du show et d’exploiter d’autres facettes de la voix des chanteurs.
Ce tableau plus intimiste et concentré que le précédent, de par sa dimension sentimentale, met parfaitement en valeur la voix puissante d’Alyzée. Elle excelle dans le rôle de Sandy en tous points : elle incarne parfaitement l’allure tantôt frêle et tantôt si tonique de l’amoureuse passionnée, et son grain de voix montre toute l’ambivalence d’un personnage premièrement considéré comme fragile mais qui se révèle finalement très affirmé. On applaudit également la mise-en-scène de ce tableau, épurée et centrée autour du lit de l’adolescente et du décor de sa chambre : le vinyle mobile géant captive le regard, décoré de photos de Danny.
Enfin, la présentation des extraits s’est achevée avec « Shake » (Shakin’ at the high school hop), qui introduit le bal de fin d’année dans le déroulement des évènements. Le tableau le plus complet que nous avons pu voir : toute la troupe est sur scène au grand complet, l’occasion pour nous de découvrir Alexis Loizon dans le rôle de Danny. Bien au-delà du perfecto et de la coupe de cheveux si ancrés dans notre imaginaire collectif, il incarne à merveille le bad boy de la fin des années 50. On retrouve chez lui les codes de la gestuelle de l’époque ainsi qu’un visage magnétique qui sert à merveille son interprétation.
En bref un dernier extrait pétillant, comme une mise-en-abyme puisqu’il représente une scène de danse et musique survoltée, grâce à la présence de l’orchestre live sur scène. Comme bien souvent cela contribue amplement à faire du show un spectacle « vivant » au sens propre du terme, surtout lorsque l’objectif (amplement réussi) est de communiquer autant de dynamisme et d’harmonie.
Le spectateur est immédiatement plongé dans cette exaltation des sentiments que nous conte Grease, porté par une troupe magistrale.
Le petit aperçu que nous avons eu des artistes sur scène nous a laissé entrevoir des chanteurs et danseurs exceptionnels, mais aussi d’excellents comédiens tels qu’Alexandre Faitrouni dans le rôle d’Eugène ou Céline Groussard qui interprète la directrice Miss Lynch, qui ajoutent une touche d’humour et de piquant qui ne laissent personne indifférent.
On remarque également un très beau jeu de lumières et de couleurs qui, associées aux costumes, donnent une dimension solaire et un peps contagieux à chaque tableau.
Tout est fait pour que la mise-en-scène et les titres nous restent en tête, des plus intimistes aux plus cultes, et c’est réussi !
Pour finir en beauté ce Media Day, les deux interprètes principaux, Alyzée Lalande et Alexis Loizon, se sont prêtés avec sourires et spontanéité au jeu des interviews pour les médias. Nous avons eu le plaisir de leur poser quelques questions ; nous vous dévoilons en exclusivité cette rencontre :
ToïToïToï : Hier avait lieu la Première de Gala de « Grease », avez-vous un sentiment particulier par rapport à la dizaine d’Avant-Premières que vous avez déjà menée ? Quel est votre état d’esprit suite à cette première étape ?
Alexis : J’ai pu jouer devant mes parents, donc c’est bon ! Au-delà, le principal changement est lié au fait que pendant toute cette période de previews on est encore en période de semi-répétitions. Il y a des choses qui bougent, on coupe certaines scènes, on en rallonge d’autres, tandis qu’hier on a présenté un format qui restera le même jusqu’à la fin de l’exploitation.
ToïToïToï : On a pu voir à travers les trois extraits que vous nous avez proposé que c’est un format de spectacle très dynamique avec beaucoup de peps, or vous n’avez pas forcément tous des formations de danseurs au sein de la troupe. Avez-vous donc des petits rituels pour être toujours au top ?
Alyzée : L’essentiel pour nous c’est vraiment de répéter le plus souvent possible ; dès qu’on a un moment on essaie de refaire les mouvements. Tous les deux on a vraiment appuyé notre travail sur la danse parce qu’on savait qu’on n’avait pas forcément une très grande formation de danseurs. Mais on a beaucoup travaillé et là on commence à obtenir un vrai résultat et ça nous fait plaisir !
Alexis : On a la chance d’être entourés par une troupe d’artistes qui sont tout bonnement exceptionnels avec de supers danseurs ! On connait l’importance des personnages de Danny et Sandy donc, on voulait vraiment un petit peu essayer de sortir du lot pour être aussi légitimes qu’ont pu l’être Olivia Newton-John et John Travolta dans le film, donc on a vraiment travaillé cet aspect là pour donner le meilleur aux spectateurs.
ToïToïToï : C’est justement un duo culte que vous incarnez, la relève en quelque sorte, que peut-on donc attendre en termes de surprises pour cette adaptation française de « Grease » en 2017 ? Quel est l’équilibre entre nostalgie et nouveautés que vous nous proposez ?
Alexis : En effet c’est différent du film dans la mesure où c’est un format qui dure deux heures et demie, plutôt qu’une heure et demie de film, donc oui il y a de petites surprises ! Elles ne concernent pas nécessairement Danny et Sandy, elles se portent plutôt sur les personnages secondaires qui sont extrêmement exploités. Chacun a son moment. Je pense que c’est ça la vraie nouveauté dans le fait de venir voir « Grease » à Mogador : vous allez vous attacher encore plus à des personnages comme Jan, Roger, Kenickie, Rizzo, tous les T-Birds et les Pink Ladies !
Merci à toute l’équipe de Grease ainsi qu’à celle du théâtre Mogador pour leur accueil !
by Valentine