A l’occasion de sa participation au plateau multi-artistes organisé le lundi 10 juin à Mondeville en soutien à l’Association Grégory Lemarchal, l’équipe de ToïToïToï a eu le plaisir de rencontrer David Bán le temps d’une interview. Nous avons eu le bonheur d’échanger avec lui à propos de son parcours professionnel, son expérience au sein de spectacles musicaux et sa conception de la vie artistique. Avant de vous dévoiler cette riche discussion, retour sur le chemin de cet « Alpagueur » qui emporte un public de tous les âges dans son univers.
David Ban
« Avec ma tête taillée au couteau et pas un poil sous le chapeau, c’est à se demander comment j’ai fait pour l’alpaguer » chante David dans son premier single « L’Alpaguer ». C’est cette autodérision, son énergie positive et son sens du texte et de la mélodie efficaces qui font aujourd’hui le succès de ses concerts.
Révélé par une dizaine de comédies musicales, il a travaillé avec de grands metteurs en scène comme Ned Grujic, Christophe Barratier ou encore Giuliano Peparini. Il est sans conteste un artiste polyvalent, doté d’une grande et précieuse capacité d’improvisation qui lui permet de nouer un lien particulier avec son public, y compris dans le cadre d’une troupe de spectacle.
C’est cette même dynamique de partage et de générosité qui guide sa carrière personnelle. Depuis la sortie de son album il y a un an, David part à la rencontre du public pour le lui faire découvrir en live grâce à de formidables concerts donc il a le secret : complicité et sincérité en sont le leitmotiv.
« L’Alpagueur » est un hymne à la vie dans tout ce qu’elle a de paradoxalement léger et profond à la fois, un parfait équilibre porté par des titres qui reflètent si bien leur interprète. Par exemple, dans « C’est ton roman » ou « Les cons », David s’amuse et joue avec les mots et la culture collective, tandis qu’avec « Encore » et « Danse mon ange », on l’imagine comme un conteur, un troubadour qui nous livre ses états d’âme en toute intimité.
 
 
 
 
Rencontre avec un artiste pluriel qui ne peut laisser personne indifférent :

ToïToïToï: Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de devenir artiste, de vous tourner vers la musique puis de suivre une formation d’interprète?

A la base, je suis dessinateur. J’ai suivi une formation de Lettres et Arts ; j’ai un Bac Arts Plastiques. Déjà à cette époque, je faisais partie de petits groupes, je faisais des concerts dans des bars, des festivals. J’ai vraiment appris le métier sur le terrain. Il y a aussi eu le spectacle de fin d’année du lycée ! A ce moment-là, on parlait beaucoup de « Starmania » qui inspirait les plus petites productions, à notre échelle, pour mêler le chant et la comédie. J’y ai pris goût. Petit à petit et en parallèle du dessin, la musique a pris beaucoup d’ampleur dans ma vie. Alors à un moment, j’ai tout lâché pour elle. J’ai commencé à tourner avec des orchestres de bal. Un jour, j’ai auditionné pour un casting de comédie musicale, c’était « Les Demoiselles de Rochefort » en 2003. Finalement, j’en ai enchaîné dix! J’ai commencé à tourner au cinéma, à la télé ; je fais aussi de la voix off. Mon parcours est très lié à mes rencontres, à la passion.

ToïToïToï: Votre carrière a justement pris son envol grâce aux spectacles musicaux : pourquoi avoir choisi de dévoiler votre univers avec ce format de production musicale ?

Le mélange des genres est vraiment intéressant pour un artiste. Être sur scène et pouvoir s’amuser de toutes les façons, en chantant, en jouant la comédie et même en dansant, c’est formidable. Je me suis retrouvé à travailler avec Redha, un super chorégraphe hyper impressionnant ! Quand il te dit « 3, 4 … Vas-y! », tu te lances, tu te fais un peu mal au début, puis peu à peu tu prends l’habitude d’organiser toute l’énergie que ça requiert.

ToïToïToï: Aujourd’hui on vous retrouve en solo avec votre premier album « L’Alpagueur », pourquoi avoir choisi ce titre ?

J’avais écrit une chanson qui s’appelle « L’Alpaguer » pendant « 1789, les amants de la Bastille » avec laquelle je m’amusais à faire des concerts sauvages. Je sortais avant les représentations pour aller voir les gens qui étaient déjà présents devant la salle et je leur jouais ce morceau. Il a été comme une évidence pour tout le public, toutes les générations peuvent s’y retrouver. Les gens chantaient la chanson avec moi, donc j’en ai fait un clip et ça a tellement bien fonctionné que j’ai lancé un site participatif qui a permis de financer mon album. Du coup, ça me paraissait logique de l’intituler « L’Alpagueur » parce que j’ai vraiment été chercher les gens un par un. Pendant les premiers concerts sauvages je jouais devant trois personnes et à la fin il y en avait trois cents.

ToïToïToï: Vous avez également lancé une cagnotte Ulule pour pouvoir financer votre tournée de concerts; comment abordez-vous cette rencontre du public sur les différentes scènes ?

Pour moi c’est juste une question de présentation. Au Palais des Congrès, il y a presque quatre mille personnes donc forcément c’est plus impersonnel, d’autant plus qu’avec les éclairages on a parfois l’impression d’avoir un mur face à nous quand on est sur scène. Alors je me concentre sur ce que je peux entendre des réactions du public, qui sont juste incroyables. Je pense aussi aux « Trois Mousquetaires »: quand je jouais de la guitare dans la salle j’allais vraiment au contact des gens et c’est ce type de moments que je préfère parce qu’on est plus dans le domaine du concert, où le partage avec le public est formidable. Dans les salles plus petites, ce contact est direct donc comme je suis comédien, je suis vraiment en interaction avec les gens, je m’amuse beaucoup avec eux, c’est génial puisque ça me permet d’en être le plus proche possible. De fait, je n’ai pas de préférence pour une scène particulière. Tant que les gens sont là avec moi et participent, c’est ce qui est top. Il y a un univers très festif et poétique qui se dégage de mes chansons, je pense que tout le monde peut s’y retrouver, c’est très joyeux.

ToïToïToï: Votre album est à la fois convivial, festif et rythmé par des titres émouvants et percutants tels que « Danse mon ange » ou « Différemment différent ». Quelle dimension voulez-vous lui donner en live, face au public ?

Je veux avant tout être le plus sincère possible avec les gens, à travers mes musiques. Ce dont j’ai le plus envie, c’est que les gens sortent de mes concerts en se disant qu’ils n’ont pas vu un concert mais plutôt qu’ils se sont éclatés avec un pote, avec un artiste qui s’est complètement livré à eux artistiquement et humainement et s’est amusé avec eux. Je dis énormément de blagues, j’improvise beaucoup, c’est aussi pour ça qu’il y a beaucoup d’enfants qui viennent même sur scène chanter avec moi. Il y a vraiment cet aspect essentiel de proximité, qui, à mon sens, se rapproche un peu des artistes à l’ancienne qui étaient vraiment très proches de leur public. C’est la convivialité qui prime.

ToïToïToï: Cet état d’esprit n’aurait-il pas un petit peu guidé vos choix de rôles au sein de comédies musicales ? Dernièrement, on a par exemple pu remarquer certaines similitudes entre les rôles de Danton et de Porthos. Qu’est-ce qui vous plaît chez eux ?

J’adore les seconds rôles dans les comédies musicales parce que ce sont souvent les personnages qui apportent du relief et de la couleur à l’intrigue : il peut y avoir le méchant, le bon pote rigolo etc. Il y a vraiment la possibilité de s’amuser en les interprétant. Des rôles comme ceux-là sont hyper gratifiants parce que le public et les enfants qui en font partie rient et entrent tout de suite en empathie avec. Déjà dans « Les Amants de la Bastille » je m’amusais beaucoup, mais alors dans les « Trois Mousquetaires » j’ai vraiment poussé le bouchon au point de rajouter des vannes sur scène, en surprenant mes copains en impro ! Parfois ça passait, parfois moins auprès du metteur en scène, mais voyant que cela prenait avec le public, l’équipe constatait que ça fonctionnait super bien ! J’arrive vraiment à un moment où, après une dizaine de comédies musicales, j’ai besoin d’une liberté sur scène, comme dans mes concerts. Si je ne sens pas cette liberté, je ne m’amuse pas et ça n’est plus possible. Sans chercher à voler la vedette du tout, je veux m’amuser, et en cela Porthos a été un des personnages les plus forts jusqu’à aujourd’hui. Après, quand tu passes un casting, tu ne sais pas forcément vers quel rôle tu vas être dirigé. Je pense que pour les gens qui castent, j’ai ce côté un peu solaire, convivial, positif et bon vivant, associé à ma grosse voix, qui pose le personnage tout de suite. De fait, des personnages comme Porthos ou Danton ont marqué l’histoire par leur charisme et leur présence. J’aime interpréter ce genre de figures, toujours très entourées de femmes. Ce sont des séducteurs qui en jouent, mais des séducteurs maladroits, touchants. Comme dans la vie ; les gens les plus drôles sont souvent ceux qui ont des fêlures mais ont ce moyen, avec l’humour, de faire le contrepoids de leurs faiblesses.

ToïToïToï: Si l’on parle désormais du futur de votre carrière, comment l’orienteriez-vous compte tenu de l’espace primordial que vous donnez à la liberté dans chacun de vos projets ?

Justement, ma liberté à moi est de ne pas me fixer de limites. Je suis chanteur, je participe à des comédies musicales, je suis comédien, je double des films américains, je passe des castings pour la télé etc. Là, je vais tourner pour Scènes de Ménages, (depuis le mardi 12 juin, NDLR), avec un petit rôle de vigile qui reviendra à plusieurs reprises. Ça va être très drôle! J’ai envie de m’amuser, de profiter. Je ne me pose pas la question du succès ou pas, j’essaie juste d’être sincère, après, les gens adhèrent ou non. Pour l’instant, j’ai l’impression que ça fonctionne plutôt bien, que les gens sont réceptifs. Les salles de concerts parisiens que j’ai faits dernièrement étaient remplies. Je fais intervenir des amis durant ces concerts, j’aime aussi faire venir des artistes qui n’ont a priori rien à voir avec le chant, comme des circassiens par exemple ! Lors de mon concert au Zèbre de Belleville j’ai fait venir une artiste qui fait du tissu aérien et a fait son numéro au-dessus des gens, et en province une autre qui fait du pole dance: tout est possible ! Je suis même prêt à faire venir des dessinateurs qui dessinent pendant mes chansons etc. Pour moi, il y a vraiment un terrain d’expérimentation énorme donc il ne faut pas se cantonner à ce qu’on voit habituellement.

Il y a dix jours, David dévoilait le clip, ou plutôt la « Vidéo subliminale » de son nouveau single « Encore plus fort ». Incontestablement un tube qui va vous faire danser tout l’été, « Encore plus fort » reflète l’envie de David de communiquer avec son public avec un humour et une audace qui ne peuvent que porter leurs fruits. A vous de vous faire votre avis en regardant le clip ci-dessous et surtout, si comme nous vous l’adorez, foncez le partager !

Retrouvez ici également les dates et lieux des deux prochains concerts annoncés :

Merci David de nous avoir gentiment accordé quelques minutes de votre temps pour cette belle interview, ToïToïToï et ses lecteurs ‘alpagués’ ont hâte de découvrir vos nouveaux projets!

by Valentine

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