Forte d’un succès triomphal la saison dernière avec son premier ballet adapté aux plus jeunes, toute l’équipe de création de Mon Premier Lac des Cygnes est de retour cette saison au Théâtre Mogador avec Mon Premier Casse Noisette. La recette reste la même : réduire le temps de la représentation (2 actes d’une quarantaine de minutes chacun) en apportant des éléments de narration pour permettre de mieux entrer dans le spectacle, et surtout, sans jamais renier sur la qualité artistique et atteindre l’excellence. Et pour nous qui avons assisté à la première hier, on peut vous affirmer que l’objectif a été entièrement atteint.
Petit rappel concernant l’histoire, somme toute assez simple. Clara fête le réveillon de Noël avec sa famille. Son oncle un peu fantasque, Drosselmeyer, offre aux enfants différents cadeaux, et Clara reçoit un Casse Noissette en bois en forme de soldat. En fin de soirée, Clara s’endort dans le salon et le soldat prend vie. Il l’aidera à lutter contre le Roi des souris et ses sujets, puis l’emmènera en voyage à travers le monde, à la visite de l’Espagne, de la Chine et de la Russie. Il lui permettra aussi de rencontrer la fée des dragées, avant que la petite fille ne sorte… de son rêve.
A l’univers somme toute assez sombre de Mon Premier Lac des Cygnes succède cette année un monde beaucoup plus ludique, coloré et acidulé, qui n’a pas manqué de séduire les très nombreux enfants présents dans la salle (rassurez-vous, les plus grands l’ont été tout autant).
De l’humour, de la magie, des souris absolument irrésistibles… autant d’éléments pour nous entraîner dans le tourbillon de cet univers onirique. Le tout rehaussé par la splendeur magistrale du ballet. Tout est harmonie et volupté, du moindre petit geste individuel aux plus grandes chorégraphies collectives. C’est véritablement un enchantement de chaque instant.
Les costumes signés Xavier Ronze, créateur de costumes et responsable du service costumes pour le ballet de l’Opéra de Paris, sont absolument magnifiques, et nous sommes sans doute encore dans l’euphémisme. Les décors de Nolwenn Cleret sont riches, harmonieux, et parfaitement mis en lumière par Louis Bourgeois.
Karl Paquette, ancien Danseur Etoile à L’Opéra National de Paris et Fabrice Bourgeois, Maître de ballet à l’Opéra de Paris signent là un véritable non pas petit chef-d’oeuvre, mais grand chef-d’oeuvre pour les petits. Et même bien au-delà, amenant à la danse classique un public non initié dont nous avouons, sans rougir, faire partie. On ne peut que les remercier.
C’est une salle absolument conquise qui a salué l’ensemble de la troupe à la fin de la représentation. Et nous nous prenons à rêver que cette belle aventure continue à s’écrire, encore et encore, d’année en année, avec de nouvelles créations féeriques venant encore longtemps nous enchanter.