Qu’il nous tardait de nous attabler enfin chez Séraphin ! Mais pendant longtemps, bien trop longtemps, la porte est restée close, comme pour nombre de restaurateurs. Et pour le coup, la livraison à domicile était un peu trop compliquée à mettre en place pour la Compagnie Selma… Alors, on a patienté, et patienté encore. Comme le temps aura été long ! Du coup, dès qu’une petite fenêtre avait pu s’ouvrir, nous avions joué les petites souris (rassurez-vous, aucun lien avec un éventuel problème d’hygiène dans les cuisines, Lucette y veille) et Valentine avait pu passer plusieurs heures avec la troupe pendant des répétitions. De quoi nous mettre l’eau à la bouche et attiser encore plus notre appétit.

Et ce samedi 23 Octobre, pour l’heure du déjeuner, enfin, notre nom figure dans le petit carnet de réservations de la MPAA Saint Germain. Et croyez-nous, on ne va pas en perdre une miette !

Avant de passez à table avec nous, nous vous proposons de retrouver le synopsis :
« Paris, 1963.
Monsieur Séraphin est propriétaire de son restaurant depuis une vingtaine d’années. Chez Séraphin, rien ne change ni ne bouge. Ce dernier mène son équipe d’une main de maître : pour lui la restauration est un art et il convient d’en respecter tous les principes. Mais depuis toujours Monsieur Séraphin rêve de décrocher une étoile au guide Michelin. Pour y parvenir, il décide de s’offrir les services d’un expert autoproclamé formé à New-York… »

Ca, c’est pour le contexte général, le menu de base, mais Séraphin, c’est encore bien plus que cela, avec une myriade de petites histoires individuelles, comme autant de lignes et de plats d’une carte généreuse. Chaque personnage, important comme plus secondaire, saupoudre sur l’ensemble du spectacle autant de petites touches aux saveurs tantôt douces, tantôt plus épicées ou acides, relevant encore plus la saveur générale de ce que nous avons plaisir de déguster.

Il en faut des ingrédients pour faire un beau spectacle, comme un bon plat. Mais à eux seuls, ils ne suffisent pas. Il faut encore trouver la recette, le coup de main, savoir doser et mesurer. Et comme pour un restaurant gastronomique avec menu dégustation, nous avons goûté à ce qui se fait de meilleur, à l’excellence ! Un jeu riche et convaincant, de superbes voix et des harmonies parfaites, des musiciens live, des chorégraphies variées et efficaces, une scénographie finement pensée servant une mise en scène juste et pertinente, et, cerise sur le gâteau, de l’humour à foison. Il sera tantôt le sucre, tantôt le sel d’un spectacle pleinement abouti.

Cet humour, vous le retrouverez distillé tout au long de votre dégustation, qu’il soit inhérent à la nature même d’un personnage, à une situation, ou à une chanson (mention spéciale à « La chasse » que n’aurait pas reniée Lynda Lemay, qui s’était, elle, attaquée à la pêche). Il apporte encore plus de fumet à l’ensemble du spectacle et sera un véritable exhausteur de goût dans les moments plus dramatiques.

On aurait aimé rester à table, encore et encore, pour savourer plus longtemps ce véritable festin. On aurait aimé vous détailler chaque plat, vous parler de chaque ingrédient, et de leurs interactions. Mais rien ne vaut l’exaltation des papilles, comme rien n’égale de ressentir par tout son corps un spectacle vivant.

Le restaurant rouvrira le vendredi 21 Janvier 2022 (20H30) à La Riche (Indre et Loire), et, nous l’espérons de tout cœur, dans bien d’autres lieux ensuite.

Bravo à toute la troupe, vous nous avez régalés du début à la fin. Et par dessus tout, MERCI !

by Franck

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